Pensez-vous que les Russes sont des gens impitoyables et durs ? Pensez-vous qu’ils sont dépourvus d’âme ? Qu’il n’y a pas en eux la capacité d’admirer l’artisan de la création ? Pensez-vous que lorsqu’ils travaillent la terre, ils ne s’émerveillent pas du retour des saisons et de la croissance d’une semence unique qui se transforme en nourriture sur une assiette ? Ils sont exactement comme vous, car ils sont des enfants, des dieux de la Force de vie.
Pourquoi ont-ils eu peur de vous ? Parce que leurs médias sont également contrôlés et qu’on leur a dit précisément ce à quoi, vous, capitalistes impérialistes, vous ressemblez !
Ne pensez-vous pas que s’il n’en avait tenu qu’à eux, ils vous auraient déjà ouvert leurs frontières ? Et vous les vôtres ? Nous aurions eu le spectacle d’un échange de fraternité et de vie, au lieu de voir apparaître une ligne artificielle de démarcation. Imaginez le contrôle, imaginez le contrôle exercé par un seul homme qui parvient à s’imposer à une nation entière d’êtres humains. Cela exige un énorme ego altéré.
Vos frères que vous étiquetez de communistes, ils sont vos frères et vos soeurs ; ils ne vous haïssent pas. Ils ne vous comprennent pas plus que vous ne les comprenez, et c’est pour que cela n’arrive pas que des barrières ont été intentionnellement maintenues entre vous. Ne trouvez-vous pas qu’un mur de fer représente la gifle la plus hideuse jamais administrée au visage de l’humanité ? Un mur qui peut tenir enfermer toute une nation ? Époustouflant !
Cela peut vous paraître ennuyeux. Cela peut sembler sans rapport avec votre existence sérieuse, avec les décisions que vous prenez, avec votre façon de vivre. Quel rapport cela peut-il avoir avec vous ? Ne comprenez-vous pas que c’est cette même attitude d’indifférence qui a permis à cette tyrannie de prospérer dans le monde ? Au moment où l’on se parle, votre pays, même si vous l’appelez l’Amérique, n’existe plus.* Votre constitution, ce document témoin d’une vision de la démocratie, vos droits, inscrit dans une Déclaration à laquelle on donne force de loi, sont les seules choses qui maintiennent ensemble les morceaux de votre liberté. Mais il y est eu tant de manipulations et de réglementations, d’interprétations, et tellement de programmation.
Plus important encore, votre pays est devenu gras et paresseux à force de se gaver de boîtes de conserves. Comment cela est-il arrivé ? Par le truchement d’un subtil endoctrinement social. Lorsque vos aïeux engendrèrent vos enveloppes physiques, ils y implantèrent le goût de la liberté. Ils n’étaient pas des Seigneurs de la Guerre. Ils désiraient se tenir loin des batailles. Vous avez un penchant naturel à éviter la guerre… Sauf avec votre voisin !
Pourquoi teniez-vous à votre liberté ? Pour vivre dans la joie, la recherche du bonheur, vous vous rappelez ? Vous vouliez peiner dans les champs, travailler dans les villes, boire votre bière, empocher votre salaire gagné honnêtement, sortir, faire la fête… Aller prendre un lunch. Un lunch ? Pourquoi ne dites-vous pas simplement : « Allons manger ! » Prendre un lunch. Donc, voilà où vous en êtes : vous prenez un lunch, vous vous divertissez après le travaille et durant les week-ends et lorsque vous êtes à la maison, vous vous asseyez et vous regardez un écran. Pourquoi est-il allumé tout le temps ce téléviseur ? Tout votre horizon est centré sur cette boîte : elle vous divertit, elle vous hypnotise, elle contrôle vos émotions et votre vie entière est vécue à travers les drames dont vous êtes dont vous êtes témoin à la télévision. Que vous importe ceux qui dirigent le pays, du moment que vous avez votre salaire, votre bière, vos divertissements et vos vacances… Payées.
Ne réalisez-vous pas que cette paisible léthargie est à l’origine de l’attitude caractéristique qui fait que ce pays, donc le monde, est mené par des tyrans ? Parce que les gens ne veulent pas qu’on les dérange. Ils ne veulent pas entendre les mauvaises nouvelles. Ils ne veulent pas sortir et aller voter… « Quelle chose déplaisante. Surtout quand il pleut… » « Le système ne fonctionne pas de toute façon » Ils ne veulent pas être dérangés par le processus décisionnel du pays. Ils préfèrent regarder des jeux télévisés plutôt que de s’informer. Pénible à entendre, n’est-ce pas ? En d’autres mots, les amants de la liberté sont, pour la plupart, des créatures du passé.
Chaque personne qui s’est levée et a dit la vérité, chaque individu qui s’est efforcé de faire la lumière et de conscientiser la classe moyenne endormie et plongée dans ses rêves, a été ridiculisé et mis hors d’état de nuire.
L’ironie, c’est qu’ils furent non seulement ridiculisés par les médias-gris au point de disparaître du décor, mais également par ceux-là même qu’ils tentaient de réveiller. Écoutez : l’attitude endormie des peuples du monde fait le travaille pour les Hommes Gris. Ils réalisent leur rêve.
Les gens sont en train de faire prendre forme à la vision d’un ordre mondial élaboré par les Hommes Gris. Tout ce que les chaînes de télévision et les journaux ont à faire est de vous dire que quelqu’un est fou ou dément, ou qu’il y a eu quelques accrochages dans son passé. C’est tout ce dont ont besoin les masses endormies pour éliminer un individu du podium. Les gens font cela au bénéfice des Hommes Gris.